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Sœurs Racines, de cœur et de vitamines

Marie-Jade Côté

Du végétal, de l’animal, mais aussi et surtout beaucoup d’humain. Bienvenue au vignoble biologique émergeant et au gîte familial Sœurs Racines. L’offre : air pur et bonne nourriture!

En quittant le bitume et leur 4 ½ du quartier Saint-Henri à Montréal, l’environnementaliste Sophie Bélair Hamel et le sommelier Frédéric Ouellet-Lacroix ont installé leur carré de sable à Saint-Ignace-de-Stanbridge. Pour eux, qui voulaient retourner à la terre, mais aussi pour offrir un superbe terrain de jeu à leurs fillettes, Simone et Marine.

Retour à la terre, c’est peu dire : motivés par l’autosuffisance alimentaire (version pré-pandémie!), par la recherche d’un sens à la vie et par l’enracinement permanent dans un terroir diversifié qu’ils ont choisi, Sophie et Frédéric ont acheté, avec l’aide de capital familial, une maison de campagne de huit chambres, dont trois sont situées dans un logement indépendant, capable d’accommoder huit personnes ou deux familles de quatre personnes. L’unité locative lancée en juin 2020 est équipée pour cuisiner des ingrédients produits à la ferme (œufs frais, pain au levain, miel, sirop d’érable, fruits et légumes, infusions d’herbes) ou achetés dans les étals des marchés publics de la région.

« Agrotourisme »? Sœurs Racines propose plutôt une révolution agricole, une « agro-immersion » complète. À l’extérieur, des jardins luxuriants, des poulets de chair, des poules pondeuses, des cochons, des veaux, des agneaux et des ruches, entretenues avec l’aide de l’apicultrice Annie Patenaude. Le vois-tu, l’écosystème nourricier? « Ça prenait de la ’’matière organique’’ dans le système », métaphorise Frédéric, pour ne pas dire « fumier ». En bordure, la forêt, dix hectares de boisé et cinq kilomètres de sentiers qui permettent un contact intime avec la flore laurentienne, en bottes l’été, en raquettes ou en skis l’hiver et en patins sur l’étang gelé.

Du jardin, on passe au vignoble, aménagé depuis 2018 pour ne pas qu’il soit trop en mode monoculture. Ce printemps, on plante encore de nouveaux ceps, pour mener la superficie à trois hectares – c’est presque la taille du vignoble moyen au Québec. Muscadet, Chardonnay, Gewürztraminer, Pinot noir, Seyval, Frontenac gris, voilà des variétés rustiques, semi-rustiques ou non-rustiques qui présagent des assemblages intéressants, vifs et floraux, d’autant plus que Frédéric s’inspire et se laisse mentorer par le fameux Vignoble Les Pervenches, pionnier des vins natures comme les aiment Frédéric et Sophie et Mike et Véro, du vignoble de Farnham. Malgré le projet de chai pour vinifier les jus de raisin, on prévoit atteindre la rentabilité en 2022.

Ayant tous deux travaillé en restauration, Frédéric et Sophie – cette dernière occupe la fonction de directrice générale à temps plein de sa municipalité – ont bourlingué assez pour connaitre les défis de la production d’aliments. À l’image de leur collaboration avec Les Pervenches et pour faciliter les choses et provoquer de belles rencontres, le couple multiplie les partenariats, ici avec la Brasserie Dunham pour ajouter une touche viticole à un brassin, là avec le chef-cuisinier Guillaume Harcc-Boutin pour des soupers sur réservation directement au gite des Sœurs Racines. « Avec le confinement de la pandémie, on sent bien le besoin de reconnexion des gens, de partage, d’échange », justifie Sophie.

Après l’écosystème diversifié, l’écosystème humain!

2 commentaires

  • Dominique Martel , 29 juin 2021 à 19:08 Un très belle article. On ressent la passion. Bravo!
  • Lynn , 2 juillet 2021 à 07:18 Vendez vous du vin et si oui combien de gr de sucre svp

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