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Patrick Roy : Dicté par la terre

Ce texte fait partie d’une série d’articles sur les artistes qui participent aux différents marchés de Noël de Brome-Missisquoi.

Homme de haut niveau dans la gastronomie, Patrick Roy s’affaire depuis quelques années à atteindre la même qualité en céramique.

Le mot passion est tellement utilisé à tort et à travers, banalisé, qu’il devrait faire l’objet d’un moratoire. Avec une exception pour Patrick Roy. Le monsieur n’est pas du genre turbulent, volcanique en éruption, mais quand on l’observe, on devine un feu qui couve constamment. Comme dans son four de cuisine ou celui pour sa céramique.

Patrick Roy, c’est d’abord le maître d’oeuvre de Carrément bon, une table de Cowansville spécialisée dans la viande de gibier dont la réputation a franchi les limites de la MRC. Le raffinement est dans l’assiette, il est aussi tout autour. Du sol au plafond ici, tout témoigne de l’engagement esthétique de Patrick Roy et de son amour de l’art. Un espace du restaurant est d’ailleurs consacré à des œuvres d’artistes de la région, dont celles de Patrick lui-même, qui a pratiqué la peinture et la sculpture sur bois en autodidacte.

Coup de foudre



Mais voilà quatre ans, Patrick s’est initié à la céramique, sous la direction de la réputée Robin Badger. Un coup de foudre. Il se fait rapidement la main et vend très tôt des pièces en grand nombre, notamment dans son restaurant, au Marché de Noël. Des pièces décoratives, mais des pièces utilitaires aussi, comme pour la cuisine bien sûr : assiettes, huiliers, vinaigriers, etc. Il utilise beaucoup de ses pièces dans son restaurant, un double plaisir souligne-t-il. Patrick a aussi conçu un modèle qui peut à fois servir de photophore et de bol à fruits.

«Ça me détend de passer trois heures à gratter la terre après mon service, explique Patrick. Tu peux faire n’importe quoi avec de l’argile. Je laisse la terre me diriger, me dicter. Ce que je préfère faire, c’est des vases avec des bas-reliefs, c’est un peu comme travailler le bois. »L’artiste souligne en outre que chaque pièce est unique. « Je peux faire 100 bols, et il n’y en aura pas un pareil assure-t-il. »

Patrick Roy met dans sa céramique le même amour et la même liberté dont il saupoudre sa cuisine. Pour atteindre le même degré d’achèvement, confesse-t-il, il lui reste encore à apprendre comment mieux utiliser les glaçures pour mettre ses pièces en valeur.

Son objectif est que sa céramique devienne une « extension de son savoir-faire en cuisine ».

Beaucoup de mes assiettes servent dans mon resto. C’est agréable de servir dans mes plats (propres plats!).

Dorénavant



Aujourd’hui, Patrick Roy envisage de se consacrer essentiellement à la céramique… sans abandonner complètement la restauration. Avec Carrément bon, il a établi de hautes exigences culinaires qui lui pèsent parfois. Il rêve de retourner aux bases, à une cuisine plus élémentaire, conviviale. « J’ai envie, dit-il, de me trouver une vieille grange, une maison, pour en faire un bistrot pittoresque, où je servirais dans mes plats une cuisine du terroir. »

Il sera possible de rencontrer Patrick et de se procurer ses poteries  lors du Marché de Noël de Cowansville qui aura lieu à la Bibliothèque Gabrielle-Giroux-Bertrand les 3, 4, 10 et 11 décembre de 10h à 17h.

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