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Le Rizen : Un goût d’Asie à Frelighsburg

C’est par une très chaude journée que je rends visite à Stéphanie Wang. J’arrive sur la terre des Pettigrew située sur le flanc du Mont Pinacle à Frelighsburg assez tôt le matin, mais le soleil plombe déjà et les cigales ont commencé à chanter.

La production de légumes asiatiques de la maraichère s’étend sur un demi hectare du joli domaine. La parcelle de légumes biologiques de son conjoint, Stanislas Pettigrew, qui produit également du sirop d’érable et du sirop de bouleau sur la terre familiale, en occupe cinq.

Je rejoins Stéphanie qui est dans le fond de la terre, accroupie, en train de récolter des chow sum, ou communément appelé des brocolis chinois, avec son apprenti, Guillaume. Il y a beaucoup de légumes feuillus à récolter. La jeune femme discute donc de son entreprise Le Rizen tout en continuant de cueillir les pousses, de les rassembler en petits bouquets et de les attacher avec un élastique avant de les placer dans un bac en plastique gris.

Photo : Patrice Didier

C’est en 2016 que l’aventure du Rizen a officiellement débuté, mais l’intérêt de Stéphanie pour l’agriculture ne date pas d’hier.

« J’ai toujours eu de l’intérêt pour la nature et l’environnement. Après mes études en sociologie, j’ai fait un stage en Inde avec des organisations paysannes et c’est vraiment cette expérience qui m’a donné le goût de continuer dans cette voie. J’ai travaillé pendant cinq ans dans des organisations de paysans et d’agriculteurs au Québec, au Canada, et ailleurs dans le monde, car la souveraineté alimentaire, ça me tient à cœur. J’ai appris le métier sur le terrain, en travaillant sur des fermes. J’ai aimé ce mode de vie actif, dans lequel tu es dehors et qui est tellement varié. Ça m’a donné le goût de partir ma production de légumes asiatiques biologiques », raconte celle qui est née à Montréal de parents cantonnais.

Comme personne ne se spécialisait dans ce créneau dans la province, la jeune femme a décidé de s’y lancer. Une façon de se reconnecter avec sa culture et de faire quelque chose qui lui ressemblait.

«J’avais envie de faire quelque chose de différent et de faire découvrir ces produits aux gens dit-elle. Je trouvais que c’était un beau défi car les légumes asiatiques qu’on trouve sur le marché au Québec ne viennent pas d’ici, ne sont pas bios, parcourent de grandes distances avant de se retrouver dans nos assiettes et perdent beaucoup de leurs nutriments et de leur goût en chemin. »

Stéphanie cultive une trentaine de variétés de légumes et de fines herbes. Parmi ceux-ci : le bok choy, l’aubergine chinoise, le concombre chinois, le luffa, les edamame, le mizuna, le shiso et le tatsöi. Elle fait aussi quelques produits transformés, tels que du kimchi, du pesto de mizuna et de la vinaigrette asiatique. La mise en marché de toute ces bonnes choses se fait au marché public de Sutton ainsi que dans certaines épiceries de la région de Montréal.

Photo : Patrice Didier

Après la fin des récoltes qui devrait s’étirer juqu’à la fin octobre ou au début novembre, la dynamique agricultrice prendra un peu de repos, mais elle ne chaumera pas pour autant. Elle planifiera la prochaine saison du Rizen, continuera ses cours de gestion d’une entreprise agricole en formation continue et travaillera à faire entrer ses produits transformés dans quelques épiceries.

Mais d’ici là, Stéphanie a encore beaucoup de brocolis chinois à récolter. Je la quitte donc, un bouquet de brocolis chinois à la main dans lesquels je croque en pensant que la culture chinoise et l’agriculture québécoise font vraiment un délicieux mélange.

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