Le cheval : des courses sur glace aux Jeux olympiques de 1976
Dès l’Antiquité, le cheval devient le meilleur allié de l’homme tant pour la guerre, que pour le commerce ou l’agriculture. Homme et cheval vont former une équipe, qui donnera naissance à la chevalerie puis au sport équestre dans les écoles militaires européennes, puis un sport olympique en 1921, avec la Fédération équestre internationale (FEI) qui encadre les compétitions olympiques.
Historiquement, l’élevage de chevaux dans Brome-Missisquoi débute véritablement vers 1820, avec la création de la première route « praticable » reliant Magog à la rive sud de Montréal, en rattrapant les chemins de Dunham ou de Sweetsburg (Cowansville). De 1830 à 1870, le voyagement par diligence, coach en anglais et coche en français se faisait sur des chemins de terre, les Stagecoach Road. Parfois renforcés de billots de bois, les conditions y étaient chaotiques et les voyageurs devaient régulièrement descendre pour pousser la diligence prise dans la boue ou dans un trou.
Parallèlement, des courses hippiques sont organisées entre les villages. Des éleveurs engagent de jeunes cavaliers à montrer leur dextérité et à galoper sur les chemins chaotiques de la région. Ces courses hippiques improvisées sont également organisées sur les rivières et le lac Champlain gelé, comme les courses sauvages de la baie Missisquoi. Selon l’historien Mario Gendron, beaucoup d’Américains du Vermont et de nombreux éleveurs locaux venaient autant pour jouer, parier et boire de l’alcool clandestin, en assistant à ces courses hivernales dès 1840 à 1860.
L’élevage et les concours d’attelage ont été également importants dans Brome-Misssisquoi avec les foires agricoles de Bedford (la plus ancienne foire agricole du Québec) ou du Brome Fair à Knoltown-Lac-Brome. Des concours d’attelage de précision ou de force, comme notamment de faire tirer des charges lourdes à deux chevaux dans un temps restreint remplaçaient les courses hippiques.
Les activités équestres internationales vont se développer au lendemain des Jeux olympiques de 1976 avec le centre équestre de Bromont. Fondée le 18 juin 1964, sous l’impulsion de l’homme d’affaires et grand amateur de sports équestres Roland Désourdy (1917-2011). Le site sportif de Bromont est né à la suite de plusieurs randonnées à cheval de M. Désourdy dans les sous-bois escarpés du mont Brome dès 1962. C’est ce qui lui donne l’idée de créer une « nouvelle ville modèle basée sur le loisir à partir d’une entreprise privée Bromont inc ».
Historiquement, ces ballades équestres sont aussi à l’origine de la venue des jeux équestres olympiques dans la région en 1976. Roland Désourdy était proche du prince Philip (l’époux de la reine Elizabeth II) par le milieu équestre canadien. Ils se connaissaient bien et leur amitié était « une relation qui datait de 20 ans avec le prince Philip. », rapportait son fils dans le journal de La Voix de l’Est après le décès de M. Désourdy. C’est donc sur l’invitation du promoteur de Bromont inc. que le prince Philip a visité en 1974 le centre équestre de Bromont et les écuries installées au pied du mont Brome depuis 1964.
Grâce à cette visite amicale, « Monsieur Roland » réussissait à obtenir que le site de Bromont accueille deux ans plus tard les prestigieuses compétitions olympiques du 22 au 25 juillet 1976. « Si ça n’avait pas été de lui, il n’y aurait pas eu de Jeux olympiques à Bromont, c’est aussi simple que ça », affirmait également Roger Deslauriers, alors directeur général du Centre équestre de Bromont en 2011.
De fait, le 17 juillet 1976, la Reine du Canada Élizabeth II a inauguré officiellement les XXIe Jeux olympiques d’été à Montréal. Ces jeux offriront à Bromont une renommée internationale. La Reine Élisabeth II et toutes les membres de la famille royale sont présents à Bromont durant les compétitions équestres auxquelles participe la Princesse Anne. C’est Roland Désourdy lui-même qui hébergea la famille royale chez lui à Cowansville durant les épreuves olympiques, sous haute surveillance policière…
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