Caroline Couture : du souffle à la lumière
Ce texte fait partie d’une série d’articles sur les artistes qui participent aux différents marchés de Noël de Brome-Missisquoi
Rescaper du naufrage environnemental des bouteilles en les remplissant de beauté et de la lumière, voilà résumé en quelques mots le modus operandi de la souffleuse de verre Caroline Couture.
C’est par l’entremise d’un reportage à la télé que Caroline a découvert ce qui allait devenir sa vocation. Elle a été soufflée! « Le soufflage de verre est tellement impressionnant et mystérieux, dit-elle. C’est un métier rare et les gens ne savent pas comment le verre se travaille. » Elle souligne que comme il s’agit d’une matière liquide à une certaine étape, on peut façonner le verre d’un nombre infini de manières. Un exemple parmi mille, Caroline Couture cite le cas d’un xylophone en verre.
La jeune femme a complété sa formation au Québec par un stage en Nouvelle-Zélande, où elle a approfondi les domaines de la production et de la vente. Elle a ensuite fondé sa compagnie, Boutiverre, et depuis un an, son atelier boutique a pignon sur rue à Knowlton, un village dont elle apprécie la beauté. Caroline Couture aime que les gens découvrent à son atelier les mystères du verre et, elle qui fut enseignante dans une vie précédente, prend plaisir à expliquer les différentes phases de son travail.
Du liquide à la lumière
Chez Boutiverre, à partir de bouteilles récupérées, on fabrique des verres, des vases et des bols, mais surtout, on crée des lampes. « La lumière, explique l’artisane, interagit bien avec le verre, elle fait ressortir ses motifs et ses textures. »
Les richesses esthétiques du verre épousent en outre les valeurs de Caroline Couture : la réutilisation de la matière lui apparaît comme le geste le plus cohérent à poser en regard de la situation environnementale actuelle. Et la quasi gratuité de cette ressource lui permet de rendre très accessibles des œuvres originales. « À ce prix, dit Caroline Couture, je compétitionne les Chinois! Mais je n’offre pas le même service! »
Pour réaliser ses abat-jours, ses luminaires, Caroline Couture récupère donc des bouteilles de bière, d’eau, de vin. « Elles ont leur histoire, dit-elle, et les gens aiment la connaître. » Certains clients lui apportent eux-mêmes une bouteille significative pour eux, liée à un voyage, un mariage, etc. Dans un cas ou dans l’autre, la souffleuse offre la possibilité de créer la lampe selon des critères spécifiques.
Pour pouvoir être remodelé, le verre doit préalablement être chauffé à deux reprises, dont une grimpant jusqu’à 1200 degrés celsius. Une fois qu’il a pris la forme désirée, il faut le remettre encore dans un four afin de faire redescendre sa température progressivement.
Caroline Couture aime mélanger les techniques. Soufflé ou façonné, le verre s’avère aussi taillé ou gravé, personnalisé.
« Il n’y a pas d’autres souffleurs au Québec avec une collection de bouteilles récupérées aussi complète, affirme fièrement Caroline. »
On retrouve les créations Boutiverre dans une trentaine de boutiques au Québec et en Ontario.
Il sera possible de rencontrer Caroline Couture à son atelier Boutiverre, situé au centre-ville de Knowlton durant tout l’événement Folie de minuit à Lac-Brome et tout le mois de décembre.
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