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Auberge Sutton Brouërie : Le secret est dans la brett

Depuis maintenant plus de plus de deux ans, l’Auberge Sutton Brouërie égaye la rue Principale de Sutton. Si sa salle à manger est toujours bien animée, et ses huit chambres convoitées, c’est pour son excellente bière, concoctée par le sympathique brasseur Patrick Roy, que les habitants du coin et les touristes s’y rendent en grand nombre.

Celui qui a fait ses classes à la Brasserie Dunham pendant plus de cinq ans avait toutefois pris un pari risqué quand il a commencé à brasser ses bières à Sutton : utiliser seulement des levures sauvages brettanomyces, les fameuses bretts. Une folie selon ses amis brasseurs qui n’y ont pas cru au départ, mais dont le principal intéressé a finalement réussi à tirer profit.

« Ça n’existe pas ailleurs au Québec, et je ne pense pas au Canada des brasseries qui font des bières 100% brett, explique Pat avec enthousiasme. Les levures bretts ont la réputation d’être moins stables que les saccharomyces qui sont habituellement utilisées en brasserie. J’ai voulu prouver le contraire et je pense avoir réussi à développer ma signature : des bières sèches, «clean», qui plaisent à la clientèle variée que nous avons. Je fais des recettes qui s’apparentent à des styles que l’on connait, mais les levures que j’utilise viennent finir le travail et donner de la personnalité. Par exemple, ma saison est une saison, mais elle goûte un peu plus fruitée et acide que d’autres du genre. »

Patrick semble avoir relevé haut la main le défi qu’il s’était donné, car aujourd’hui il n’arrive pas à fournir à la demande des amateurs de bières avides de ses créations.

« Il faut venir sur place si on veut goûter à tous nos produits, car ils ne sont pas tous embouteillés, souligne celui qui se considère comme un brasseur intuitif. J’ai seulement 25 points de vente de bières en bouteille au Québec et je ne fournis pas! J’en ai 30 sur une liste d’attente! »

Pour toutes ces bonnes raisons, l’Auberge Sutton Brouërie agrandira prochainement son espace de brassage et se dotera de trois nouvelles cuves doubles, qui doubleront ainsi sa capacité de brassage.

La région en bouteille

Si les produits qui sont utilisés pour préparer les plats servis dans la section restaurant de 90 places de l’Auberge proviennent en majorité de la région, Patrick espère dans l’avenir donner encore plus de couleurs et de saveurs locales à ceux qui entrent dans la fabrication de ses bières.

« Présentement, je prends de la brett de laboratoire, mais j’aimerais ça éventuellement m’en trouver dans le coin, dans les vergers aux alentour, par exemple. Je suis certain que si je laissais quelques boîtes de petris un peu partout dans des champs, je trouverais des bretts sauvages, assure Pat. Je travaille aussi sur une nouvelle bière à l’achillée millefeuille, une plante au goût amérisant, dont l’approvisionnement va se faire localement. »

La Grisette de la Marmite, la Session Abénaki, la Brune Alpine : les noms des bières produit à l’Auberge Sutton Brouërie possèdent quant à elle toutes des noms inscrits dans l’histoire de la région. Une décision qui va bien au-delà qu’une question de marketing.

« Les microbrasseries de villages sont un peu comme nos nouveaux perrons d’église, compare le brasseur. C’est là que les gens de la région se rencontrent pour jaser et on veut que nos produits soient représentatifs du coin et racontent des histoires d’ici. »

Une belle philosophie que Patrick Roy partage avec ses deux partenaires Élise Bourduas et Martin Surprenant.

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