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Sophie Marino : la fibre dans le sang

Ce texte fait partie d’une série d’articles sur les artistes qui participent aux différents marchés de Noël de Brome-Missisquoi

L’esprit du commerce et le savoir-faire de toute une famille se sont incarnés dans Sophie Marino. Avec sa compagnie La fibre et moi, elle vêt dans de l’élégant et du doux et voit loin, très loin. Qui a dit que l’artisanat était incompatible avec les grands succès ?

Il y a un étonnant retour d’effervescence à Frelighsburg et Sophie Marino s’inscrit dans cette fraîche vitalité. Dans l’atelier de La fibre et moi, au coeur du village, pendant l’entrevue, le téléphone sonne à tout bout de champ – et de contrechamp- on livre du matériel, une employée arrive et s’affaire. Ça bouge. Une petite ruche.

Sophie Marino a installé ici son atelier boutique depuis deux ans. Elle y conçoit et y fabrique des tricots haut de gamme à base d’alpaga et de soie. Son modus operandi, la clé de voûte du système Marino, c’est le caractère transformable, réversible, de ses créations. Quelques mouvements et voilà, une écharpe se transforme en cardigan. On tourne encore le tissu et voilà que le cardigan devient un capuchon… auquel on peut ajouter un pompon. « C’est quatre vêtements en un, dit Sophie. »

Mais les confections de Marino ne sont pas que polymorphes, elles sont belles, douces et confos. Elles contiennent 80 % d’une fibre d’alpaga très fine, importée directement du Pérou. La conceptrice utilise une trentaine de couleurs et fait du sur-mesure.

Une tradition familiale

« Je viens d’une famille où tout le monde crée, dit Sophie. » Sa grand-mère, Denise Verdun, fut célèbre pour son atelier boutique Josée de Montréal, où elle dessinait tout elle-même, même les chapeaux. Malgré ses 95 ans bien sonnés, elle n’a pas manqué d’inspecter la production de sa petite-fille et de lui prodiguer des conseils. La mère de Sophie possédait à Cowansville la boutique Julie Langlois au Féminin.

Sophie Marino elle-même travaillait auparavant pour une agence d’importation de vêtements haut-de-gamme, où elle vendait et faisait les présentations. Elle tricotait à la broche, à temps perdu, confie-t-elle, mais voilà qu’elle hérite d’une vénérable machine à tricoter, vieille d’un demi-siècle. C’est sa tante Josée qui la lui donne, une autre fan de création textile jadis associée à l’Atelier du Mouton Noir. Mais c’est une membre de la Guilde des tisserands de Sutton, Philippa Bessette, qui apprend à Sophie à dompter la machine. « Mon premier modèle de foulard porte son nom révèle Sophie Marino, reconnaissante. »

De fil en aiguille, le tricot, pour citer la conceptrice, est devenu une passion. Pas que la conception, mais aussi la vente, les affaires. « Je ne m’étais jamais perçue comme une entrepreneure, s’étonne Sophie. Mais j’aime ça. »

Elle aime ça et elle voit grand. Les créations de La fibre et moi sont vendues dans la boutique, en ligne, dans une dizaine de points de ventes à travers le Québec, des endroits huppés. Sophie se dit très sélective. Elle vise l’international et engagera prochainement un autre employé pour l’aider à atteindre son objectif.

Il sera possible de rencontrer Sophie Marino et de se procurer ses vêtements lors du Marché de Noël de Frelighsburg qui aura lieu à l’Église Anglicane de Frelighsburg les 17 et 18 décembre 2016.

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