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L’Armée de la République d’Irlande (I.R.A ) dans Brome-Missisquoi en juin 1866

En 1858, une société secrète irlandaise voit le jour à New York pour lutter contre l’Empire britannique. C’est la Fraternité Fénienne ou Fenian Brotherhood qui au lendemain de la Guerre civile américaine (1861-1865) organise une armée de soldats irlandais aux États-Unis pour envahir le Canada. C’est la naissance de «l’Armée de la République d’Irlande» (Irish Republican Army) connue sous le sigle I.R.A.

Après le Nouveau-Brunswick en avril à Campobello, puis à Ridgeway en Ontario au début juin 1866, c’est au tour la province du Canada Est (Québec) d’être attaquée par les troupes irlandaises du 7 juin au 10 juin 1866. Cette incursion militaire se déroula principalement sur la ligne frontalière à Cook’s Corner (St-Armand) et sur le chemin Eccles Hill (Pigeon Hill) et à Frelighsburg. Le journal francophone de Montréal La Minerve, comme d’autres journaux, rapporte les faits saillants de leurs correspondants envoyés sur place. Par la télégraphie, le premier compte-rendu est câblé le 9 juin 1866 sur la frontière. «St. Armand, 8 juin (1866)-Les Fénians sont arrivés ici en force et se sont emparés de Pigeon Hill (St-Armand). Le bureau de télégraphe est fermé et les autorités ont fait couper immédiatement les fils pour qu’ils ne communiquent plus avec les endroits au pouvoir des Fénians»

Sous le commandement le Brigadier-général Samuel Perkins Spear, environ 1500 soldats Féniens ont franchi la frontière internationale le 7 juin 1866. Officier de cavalerie durant la guerre de Sécession, Samuel Spear commande cette attaque dirigée sur Saint-Jean-sur-Richelieu pour atteindre Montréal par train. Il envahit la région Brome Missisquoi avec quelques centaines de vétérans irlandais qui plantent le drapeau vert à la harpe d’or, le Green Erin Flag sur le poste douanier de Frelighsburg et de Saint-Armand. Les Féniens volent les drapeaux britanniques dans un échange de coups de feu sur le pont et aux alentours de Frelighsburg. Spear établit son campement militaire avancé sur le chemin Eccles Road sans rencontrer aucune résistance.

Son objectif est d’organiser une troupe de cavaleries depuis Saint-Armand, mais le manque de chevaux et de ravitaillement suffisant fait que les officiers féniens tentent d’acheter, puis de réquisitionner des chevaux dans les fermes alentours. Certains établissent des billets de remboursement, mais plusieurs chevaux sont volés. Après trois jours d’occupation du comté Missisquoi, Spear est informé de l’arrivée des troupes de cavaleries Royal Guides depuis Montréal et de l’infanterie canadienne depuis Saint-Jean-sur-Richelieu. De plus, tous ses hommes ne sont pas des vétérans. Il dirige une troupe indisciplinée, qui procède à des exactions dans le comté Missisquoi, comme piller les maisons, saisir le bétail et terroriser la population locale. Cette première invasion manquée dans Brome-Missisquoi sera suivie de la seconde attaque du 25 mai 1870 où les habitants du comté seront prêts pour accueillir, armes à la main, les nouveaux envahisseurs féniens à Eccles Hill…

Dans la publication « Les Féniens arrivent… Histoire illustrée d’une invasion irlandaise à l’origine de la Confédération (1866-1870)» qui sera publiée en juin par le musée Missisquoi de Stanbridge East et Historien sans Frontière, on retrouve plusieurs témoignages inédits des habitants de Dunham, Saint-Armand, Pigeon Hill, Frelighsburg et Stanbrigde East qui ont été racontés cette invasion de l’I. R.A de trois jours en sol canadien durant le procès à Sweetburg (Cowansville).

Le Musée Missisquoi présentera une exposition appellée: «Les Fenians arrivent», du 29 mai au 9 octobre 2016 afin de commémorer les 150 ans de cette bataille.

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